Prisons


2011-2013

De janvier 2011 à janvier 2014, en qulaité de Contrôleur général des lieux de privation de liberté, je pénètre au cœur de l’enfermement en France. Je visite une vingtaine d’établissements pénitentiaires. Je peux tout photographier, l’intérieur des cellules, la cour de promenade, les parloirs, les douches, le mitard (quartier disciplinaire)… Le jour, la nuit. Aucun lieu ne m’est interdit.

La prison, espace inaccessible au regard, suscite le fantasme. La réalité que j’y ai éprouvée est peu spectaculaire. L’enfer de l’incarcération tient beaucoup à l’accumulation et la répétition de traitements indignes qui transforment l’ordinaire en cauchemar. A cela s’ajoute la violence qui s’exerce dans les zones d’ombre et les cours de promenade.C’est cette intimité de l’enfermement que je cherche à photographier, en couleur, de façon frontale, directe, sans effet. Je ne m’attache pas à une anecdote. Je procède par petites touches, je m’imprègne de la géographie des lieux, de la lumière, des sons, des récits des détenus… Je saisis l’indicible, le temps qui s’arrête, la vie qui rétrécit, qui s’efface. Je ne montre aucun visage. Je ne raconte pas d’histoire. Je m’en tiens au traitement des individus et de leur intégrité. Je m’en tiens à ce que la spatialité, les mouvements, les postures, les marques corporelles révèlent de la condition carcérale aujourd’hui.

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